Le couple s’est marié en 2019 et a donné naissance à une petite fille il y a un an. S’ils sont tous les deux devant le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) mardi 30 avril 2024, c’est parce que le 7 novembre dernier, monsieur a violenté madame, trois policiers et une adjointe de sécurité appelés au secours.
La jeune femme a été claire : « Depuis qu’il est accro à la cocaïne et au cannabis, il était devenu parano, surveillant tout ».
Ils se sont séparés deux mois plus tôt, mais la maman, sans famille, tenait à accorder un droit de visite au papa : « Je voulais qu’il voie sa fille ». Elle l’a donc accueilli le 6 novembre à son domicile à Saint-Nazaire. Elle a été insultée. Il a pris son téléphone et ses clés, et le lendemain matin, alors qu’elle voulait sortir et qu’il l’en empêchait, elle a appelé la police.
Il a fallu plus d’une demi-heure d’échanges verbaux pour qu’il ouvre enfin la porte. Sa maîtrise a été difficile : « Je ne voulais pas être menotté », a-t-il reconnu lors du procès. L’un des policiers a été mordu, blessé à la jambe et son arrêt de travail a été de dix jours, ses trois collègues ont également été malmenés.
Me Sylvie David a relevé une de leurs déclarations : « Il faisait de grands gestes… On a fini presque tous allongés sur le canapé. »
De son côté, Me Déborah Florance, avocate de la jeune maman, a précisé : « Au début, tout allait bien, ma cliente a même vécu un an en Algérie. Les conflits ont commencé il y a deux ans, suite à sa consommation de drogue ». Elle n’a pas oublié de mentionner que la jeune femme, qui les appelait derrière la porte, a été retrouvée avec un bleu au visage.
De l’autre côté, le prévenu de 28 ans, se présente calme et repentant : « Je ne me souviens pas de tout, mais je n’ai pas eu un bon comportement, je ne voulais pas être menotté… »
Ce qui satisfait la jeune femme, qui a besoin de réflexion avant une éventuelle reprise de la vie commune, c’est d’entendre son mari dire « qu’il a arrêté sa consommation de produits toxiques ».
Le prévenu, qui n’avait pas de mention à son casier judiciaire, « a été fortement marqué par sa garde à vue », plaide Me Julie Poussier. Du fait que la morsure n’apparaît pas sur le certificat médical du policier, elle demande la relaxe pour les violences et insiste sur « la prise de conscience de ses actes du mis en cause ».
Elle obtient gain de cause pour les violences sur le policier.
Le procureur avait requis douze mois de prison avec sursis probatoire. Le tribunal en prononce dix, suivant le magistrat en ce qui concerne une obligation de stage sur les violences intrafamiliales et une interdiction de paraître au domicile de la jeune femme.
Source : Le Télégramme
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