L’opportunisme français en Chine sévèrement critiqué par la presse occidentale

La visite d’État d’Emmanuel Macron en Chine du 3 au 5 décembre 2025 a été largement commentée hors de l’hexagone. Le ton dominant est critique, voire sévère avec la France.

Sur Taïwan, le silence français jugé dangereux.

Bloomberg (2 décembre) écrit : « Xi Jinping obtient exactement ce qu’il voulait : un président européen qui se rend à Pékin au moment précis où la Chine cherche à isoler le Japon après les déclarations de la Première ministre Sanae Takaichi qualifiant une invasion de Taïwan de “menace existentielle” pour Tokyo. Macron a réaffirmé la politique d’une seule Chine sans aucune condition. » Pour sa part, The New York Times (4 décembre) ajoute : « Le mutisme français arrive au pic des tensions sino-japonaises et offre à Pékin un avantage diplomatique gratuit. »

Sur le bilan économique, des résultats très maigres

Le Financial Times (5 décembre) ne ménage pas la France : « Douze accords signés, mais aucun gros contrat Airbus et aucune concession chinoise sur les surcapacités d’acier ou de véhicules électriques. La visite s’achève par des symboles – pandas et visite touristique du barrage de Dujiangyan – plutôt que par des avancées substantielles. » Reuters, le même jour, enfonce le clou : « Macron a une nouvelle fois surestimé ce que Xi était prêt à lui accorder. »

Les déclarations de 2023 qui ont laissé des traces

Politico Europe (4 décembre 2025) revient sur le manque de crédit français : « Les partenaires européens et américains restent marqués par la phrase de Macron selon laquelle “l’Europe ne doit pas être suiviste des États-Unis sur Taïwan”. Cette ligne ressurgit aujourd’hui et continue de semer le doute sur la cohérence occidentale. » Associated Press (5 décembre) : « Macron a répété que la Chine avait une “responsabilité particulière” pour faire pression sur Poutine. Xi a répondu par des formules creuses, sans engagement concret, tout en continuant à fournir des composants à double usage à la Russie. »

La France, maillon faible européen face à Pékin

La France est perçue comme très affaiblie économiquement et de plus en plus désireuse de céder stratégiquement à la Chine en échange de concessions matérielles. Handelsblatt (5 décembre) écrit : « Pendant que l’Allemagne, les Pays-Bas et la Commission préparent des mesures de rétorsion commerciales plus dures, la France continue de privilégier le dialogue bilatéral au risque de diluer la position commune européenne. ». Le Wall Street Journal (éditorial du 5 décembre) dénonce également l’opportunisme hexagonal : « En cherchant à jouer les intermédiaires entre Washington et Pékin, Paris finit par affaiblir la cohésion des démocraties. »

L’image qui domine est celle d’une France opportuniste qui, une nouvelle fois, a privilégié des gains matériels mineurs au détriment d’une ligne ferme partagée avec les autres capitales européennes.

Gurvan Haeloc

Recevez notre newsletter par e-mail !

By La rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

×