Une trentaine de policiers municipaux se sont mobilisés devant l’Hôtel de Rennes Métropole ce mardi 8 octobre, à l’appel du syndicat FO, pour demander à la maire de la ville et présidente de la métropole, Nathalie Appéré, le droit de porter une arme. En intervention, ces policiers sont notamment équipés d’un taser ou encore d’une matraque. « Avec une arme à feu, on serait beaucoup plus serein », explique Jean-Jacques, policier municipal. Serein car, de plus en plus, les forces de l’ordre sont confrontées à des situations dangereuses. Certains d’entre eux livrent leur témoignage.
Lors de sa carrière, Marie, cheffe de salle à la police municipale, se souvient d’une intervention où elle a ressenti énormément d’insécurité et de manque de contrôle. « On s’est retrouvés encerclés par des dealers avec très peu d’armements et presque pas la sécurité de se défendre alors on a battu en retraite pour se mettre en sécurité », explique-t-elle avant de poursuivre. « Ils nous ont pris à partie et dégradé le véhicule. » Si elle avait une arme, la policière l’affirme, elle ne s’en servirait pas, « je ne m’en servirais qu’en moyen dissuasif », affirme-t-elle.
À ses côtés, Jean-Jacques s’est déjà dit « j’aurais dû avoir une arme » et c’était lors d’un refus d’obtempérer : « Le conducteur n’a pas respecté nos injonctions donc il a reculé, a fait vrombir son moteur, des dérapages. J’étais juste à côté car je lui parlais à la fenêtre de sa voiture. Il aurait pu me foncer dessus, j’ai été obligé de reculer. »
Sans cette arme, les policiers ont l’impression de ne pas recevoir assez de reconnaissance, « à les écouter, ça n’est pas utile pour nos missions mais au vu de la délinquance et de la criminalité à laquelle on est confrontés, c’est nécessaire, déjà pour nous protéger nous, mais aussi pour protéger les citoyens », affirme Marie.
La mairie de Rennes, que nous avons contacté, répète, comme aux policiers municipaux qu’elle a rencontrés, qu’elle n’est toujours pas favorable à l’armement de ses agents. Le syndicat SUD collectivités territoriales 35 indique également dans un communiqué qu’il est opposé à l’armement des policiers municipaux « notre syndicat refuse l’évolution d’une police de tranquillité publique vers une police de sécurité publique qui suppléerait au manque de moyens de la police nationale » précise les responsables de Sud.
Source : France Bleu Armorique
Alors que les policiers municipaux de Rennes veulent être armés, Jérôme Jourdan, secrétaire FO Ville de Rennes Métropole, justifie : «On a aujourd’hui une véritable guerre des gangs», dans #LaMatinale pic.twitter.com/3r9Ont7N24
— CNEWS (@CNEWS) October 9, 2024
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