Suite à la diffusion d’un exemplaire du « Petit prince » de Saint-Exuspéry en langue galloise au Pays de Galles par l’État français, le Parti National Breton a vivement réagi par un communiqué officiel qui a été transmis à l’ambassadrice du Royaume-Uni en France, Madame Menna Rawlings.
En cette Journée internationale de la langue maternelle, @Le_PetitPrince est traduit pour la première fois en gallois et sera distribué dans toutes les écoles aux Pays de Galles.
Je suis ravie de mettre une copie dans la bibliothèque Duff Cooper à la Résidence britannique 🏴🇫🇷… pic.twitter.com/x6f5EOIhD8— Menna Rawlings (@MennaRawlings) February 21, 2025
En voici le contenu :
Nous apprenons que toutes les écoles du Pays de Galles ont reçu un exemplaire de Y Tywysog Bach, une édition bilingue spéciale du classique français bien-aimé « Le Petit Prince ». Cette publication vise à « célébrer les liens culturels importants entre le Pays de Galles et la France » et a été distribuée à toutes les écoles du Pays de Galles pour coïncider avec la Journée internationale de la langue maternelle de l’UNESCO, le vendredi 21 février.
Si nous, Bretons, nous félicitons de chaque initiative qui renforce la reconnaissance de la langue galloise, nous devons dénoncer à cette occasion le culot de la France qui n’a d’égal que son hypocrisie. Cette initiative intervient alors qu’en 2025 l’État français interdit toujours la langue bretonne dans nos écoles en Bretagne au point où, entre 2018 et 2023, le nombre de locuteurs a été divisé par deux, passant de 214,000 à 104,000. Ils étaient plus d’un million en 1945 !
Il est nécessaire d’expliquer la situation au peuple britannique. L’État français voit la langue comme un outil politique et non comme un fait culturel. C’est la raison pour laquelle, encore à ce jour, la langue bretonne est interdite d’enseignement en Bretagne ainsi que dans les administrations, qu’elle refuse de reconnaître officiellement notre langue, qu’elle refuse de ratifier la charte européennes des langues régionales ou minoritaires. Dans ses frontières ou à l’extérieur, la France a une vue monolithique et impérialiste du fait linguistique et ces actions doivent interprétées ainsi.
En effet, pourquoi l’État français ne distribue-t-il pas de livres en breton dans toutes les écoles de Bretagne (où elle interdit son enseignement généralisé), mais le fait au Royaume-Uni ? Parce que ce n’est pas un acte culturel, mais un acte politique hostile du point de vue français. Pour Paris, il s’agit d’encourager des langues qui ne sont pas l’anglais au Royaume-Uni. Les Français haïssent le statut international dominant de la langue anglaise, ils auraient voulu que ce soit leur langue, le français, qui soit la langue internationale dominante. Ce ressentiment des nostalgiques de l’impérialisme français explique cette initiative, pas un soutien sincère de l’État français à la diversité linguistique qu’elle combat activement en France. Inversement, si demain le Royaume-Uni faisait la promotion du breton en Bretagne, les autorités français y verraient immédiatement un acte politique et non pas un acte culturel et assimileraient cette initiative à une ingérence qu’elle dénoncerait très vivement. Cela échappe aux Britanniques qui ignorent ce qu’est la mentalité française dans sa profondeur et n’identifient pas les actes hostiles de la France pour ce qu’ils sont.
Nous, Bretons, sommes scandalisés mais pas surpris par l’audace des Français, en revanche nous sommes surpris de la naïveté des autorités britanniques qui laissent les Français opérer en toute liberté sur le territoire britannique sans prendre de contre-mesures sur le territoire français. Pourquoi, par exemple, y a-t-il un consulat de France au Pays de Galles, mais pas de consulat britannique en Bretagne, alors même qu’un nombre important de Britanniques vivent en Bretagne ?
Les liens qui unissent la Petit Bretagne et la Grande-Bretagne sont anciens, ils doivent être restaurés politiquement. Nous appelons le gouvernement britannique a étudié la situation et à s’impliquer davantage en Bretagne pour soutenir les droits culturels et linguistiques des Bretons, à l’image de ce qu’il fait au Pays de Galles, à appuyer les nombreuses associations bretonnes qui luttent pour leur reconnaissance, notamment en faveur de l’enseignement de la langue bretonne et de sa reconnaissance officielle par l’État français.
Le Parti National Breton
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