Yair Netanyahu appelle à l’indépendance de plusieurs territoires sous occupation française : un message qui résonne en Bretagne

Le 12 avril 2025, Yair Netanyahu, fils du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a suscité une vive controverse en s’en prenant au président français Emmanuel Macron sur la plateforme X. Dans un message virulent, il a écrit : « Allez vous faire foutre ! Oui à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ! Oui à l’indépendance de la Polynésie française ! Oui à l’indépendance de la Corse ! Oui à l’indépendance du Pays basque ! Oui à l’indépendance de la Guyane ! Stop à l’impérialisme français en Afrique de l’Ouest ! »

Une réponse à la position française sur la Palestine

Le message de Yair Netanyahu répond à l’annonce d’Emmanuel Macron, qui a évoqué une possible reconnaissance d’un État palestinien lors d’une conférence de l’ONU en juin 2025. Dans une interview sur France 5, Macron a déclaré : « Nous devons avancer vers la reconnaissance, et nous le ferons dans les mois à venir. » Cette prise de position a irrité le gouvernement israélien, qui y voit une menace à sa sécurité. Yair Netanyahu, connu pour ses provocations sur les réseaux sociaux, a choisi de répliquer en pointant du doigt ce qu’il qualifie de « néo-impérialisme » français, citant des territoires sous contrôle français où des mouvements indépendantistes existent.

Son père, Benjamin Netanyahu, a repris l’argument en des termes plus mesurés, critiquant les « doubles standards » de la France : « Nous n’accepterons pas de leçons morales sur un État palestinien de la part de ceux qui refusent l’indépendance à la Corse, la Nouvelle-Calédonie, la Guyane et d’autres territoires. » Cette polémique met en lumière une stratégie rhétorique : utiliser les revendications autonomistes pour discréditer la diplomatie française. Mais au-delà de l’opportunisme, elle soulève une question essentielle : celle de la légitimité du contrôle français sur des nations historiques comme la Bretagne.

La colonisation française : une réalité historique et actuelle

L’appel de Yair Netanyahu, bien que rhétorique, touche une corde sensible : la France, malgré ses discours, reste une puissance coloniale. Depuis le XVIe siècle, l’État français a construit un empire, de l’Amérique à l’Afrique en passant par l’Océanie. La Nouvelle-Calédonie, citée par Netanyahu, est un exemple criant : les Kanaks, peuple autochtone, luttent depuis des décennies pour leur indépendance face à une administration française qui manipule les référendums et favorise le bloc colonial sur place. En 2024, les émeutes contre une réforme électorale visant à diluer le vote kanak ont montré la brutalité de cette domination.

La Bretagne n’échappe pas à ce schéma. Annexée par la force en 1532 après des siècles d’indépendance, elle a été soumise à un processus d’assimilation culturelle et politique. L’édit de Villers-Cotterêts (1539) a imposé le français comme langue officielle, marginalisant le breton. Les révoltes paysannes, comme celle des Bonnets rouges en 1675, ont été écrasées dans le sang. Au XXe siècle, l’État a intensifié ses efforts pour éradiquer la langue bretonne : interdiction dans les écoles, stigmatisation des locuteurs. Aujourd’hui, malgré un renouveau culturel, le breton reste menacé, avec moins de 107 000 locuteurs, et la réunification avec Nantes est toujours refusée par Paris.

Cette colonisation intra-hexagonale, moins visible que celle des outre-mers, n’en est pas moins réelle. La Bretagne, comme la Corse ou le Pays basque, entre autres, est maintenue dans un carcan administratif qui nie son identité nationale, prive les Bretons du droit à l’auto-détermination. Les institutions françaises, centralisées à Paris, imposent des politiques économiques et culturelles au mépris des spécificités bretonnes : nos terres sont bétonnées pour des projets inutiles, nos pêcheurs et agriculteurs étouffent sous les normes de  l’État français.

La Bretagne face à l’appel de Netanyahu : une opportunité de réflexion

L’intervention de Yair Netanyahu, bien que motivée par des intérêts étrangers, met en lumière une vérité que STOURM ne cesse de rappeler : la France n’est pas une nation homogène, mais un État construit sur la soumission de peuples distincts. Si Netanyahu n’a pas mentionné la Bretagne, son message résonne aussi chez nous. Pourquoi la France refuse-t-elle de reconnaître le droit des Bretons à l’autodétermination, alors qu’elle prône la paix et la justice ailleurs ?

La Bretagne est une nation avec une langue, une histoire, un avenir. Les mouvements indépendantistes cités par Netanyahu – Kanaks, Corses, Basques – nous rappellent que la lutte pour l’indépendance est une réalité en 2025 pour plusieurs peuples sous occupation française.

Vers une Bretagne indépendante

La provocation de Yair Netanyahu est un miroir tendu à la France. Elle expose l’hypocrisie d’un État qui parle de droits tout en maintenant des peuples sous tutelle. Pour la Bretagne, c’est une occasion de rappeler notre histoire nationale et de raviver notre aspiration à l’indépendance.

Budig Gourmaelon

 

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By La rédaction

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