Pour une renaissance ethno-nationale bretonne : dépasser le régionalisme de gauche (Éditorial)

Dès sa fondation, le Parti National Breton (PNB) s’est fixé pour mission de revitaliser l’Emsav, mouvement mis en sommeil à partir des années 1980 sous l’effet de la régression régionaliste. Cette régression, amorcée par un glissement vers la gauche française, a conduit le milieu culturel breton à devenir, dès les années 2000, entièrement dépendant des subventions du Parti socialiste pour son fonctionnement.

Il convient de noter que ce modèle est aujourd’hui en crise profonde, marqué par la faillite progressive du stato-socialisme hexagonal. Exsangues en raison d’une gestion fiscale désastreuse, l’État français et ses collectivités territoriales sont contraints de faire des choix budgétaires drastiques, exposant les associations culturelles à des réductions brutales de leurs ressources. Cette situation révèle leur dépendance excessive au système politico-électoral français. C’est d’ailleurs le thème sous-jacent de la manifestation prévue à Roazhon (Rennes) le 17 mai, où des associations, payant le prix de leur alignement sur la gauche hexagonale, s’adonnent à un exercice de mendicité publique. Inutile de préciser que, par aveuglement idéologique, inconséquence politique et fragilité structurelle, ces associations n’ont aucune intention de remettre en cause cet écosystème loyaliste voué à l’échec.

Contrairement aux régionalistes inféodés à la gauche française, le PNB rejette les solutions superficielles. Sans une refonte du paradigme fondamental, aucune alternative viable n’émergera. La Bretagne, nation privée des moyens de son indépendance, reste sous l’emprise de l’État français, qui, depuis 1789, mène une politique d’assimilation coercitive visant à éradiquer l’identité culturelle et ethnique bretonne. La mission des nationalistes bretons est avant tout de raisonner en termes nationaux, de construire la voie qui mène vers l’État breton.

Depuis la chouannerie, le différentialisme ethno-culturel constitue le principe de l’opposition bretonne à l’État français, ainsi que le rejet de son idéologie uniformisatrice. Par une contradiction inhérente à leur démarche, les régionalistes ralliés à la gauche française entérinent les principes de 1789, qui sous-tendent l’effacement culturel de l’ethnie bretonne. L’immigration représente aujourd’hui une nouvelle ligne de fracture entre les partisans des idées cosmopolites de 1789, qu’ils en soient conscients ou non, et les Bretons déterminés à préserver leur identité et leur souveraineté sur leur terre.

Conscient de cette réalité, le PNB agit avec cohérence, promeut une renaissance ethno-nationale bretonne et en expose les implications pratiques, notamment, mais non exclusivement, sur la question de l’immigration. Il s’inscrit ainsi dans la continuité de la chouannerie, du régionalisme contre-révolutionnaire du XIXe siècle et du nationalisme du XXe siècle. Cette reconstruction cohérente de l’Emsav est précisément ce que redoutent les régionalistes, domestiqués par la gauche hexagonale.

Ce travail de refondation exige un engagement militant à la fois politique, idéologique et culturel. De nombreux militants du PNB s’investissent dans des associations culturelles (langue, musique, etc.) à cette fin. Les nationalistes bretons bénéficient d’un terreau fertile, porté par une remise en cause croissante, au sein des masses populaires, de l’idéologie anti-ethnique de l’immigrationnisme. Cette dynamique s’est encore illustrée à Pontivy, où l’immigration, pour la gauche hexagonale et ses prurits, apparaît comme une question dogmatique, un absolu religieux fondé sur une hostilité viscérale envers les autochtones, les Bretons, et une idéalisation pathologique des étrangers, allant jusqu’à prôner la submersion de la Bretagne par le tiers-monde. Par une ironie de l’actualité, le jour même de l’action des militants du PNB, une nouvelle fusillade éclatait à Kemper (Quimper), dernier épisode en date du désastre migratoire en Bretagne.

L’aveuglement de la gauche la condamne à un recul inexorable au sein du peuple breton. Face à cette réalité, elle cherche à séduire les électeurs d’origine immigrée, accélérant ainsi sa dissociation d’avec la population autochtone. Ce phénomène marginalise irrévocablement cette contradiction qu’est le régionalisme de gauche breton. Il va sans dire que, sans le soutien du peuple breton, ce régionalisme perd toute raison d’être.

Pontivy a marqué un succès politique indéniable pour le PNB. Cette journée consacre l’affirmation du parti dans l’espace public breton et traduit sa volonté de s’ancrer pleinement dans la vie politique de la nation. Cette étape est cruciale pour son implantation dans toutes les régions de Bretagne, mais surtout dans la conscience collective des Bretons. Le PNB ambitionne d’abord de fédérer une fraction déterminée et loyale de la population, qu’il structurera électoralement pour participer à tous les scrutins visés. Ce noyau constituera la conscience agissante d’un mouvement plus large d’émancipation nationale, fondé sur une base ethno-nationaliste, conformément aux principes de l’Emsav.

Les dirigeants du PNB, parfaitement lucides, ne se bercent pas d’illusions quant à l’ampleur du travail à accomplir pour atteindre cet objectif. Ils savent néanmoins que le moment est venu pour la Bretagne et que les efforts des militants porteront leurs fruits. Loin de décourager les nationalistes, les insultes, menaces et railleries de leurs adversaires, qu’ils soient politiques ou médiatiques, renforcent leur conviction dans la justesse de leur combat.

Budig Gourmaelon

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By La rédaction

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