Le journal français « Ouest-France » a commandé un sondage à l’institut Ipsos destiné à comparer l’attitude des Bretons vis-à-vis de l’Europe avec celle des Français. L’information principale de l’étude n’a pourtant pas trait à l’Europe ou à l’Union Européenne, mais au rapport que les Bretons entretiennent avec la France et l’Etat français.
Trompeur, « Ouest-France » titre « Les Bretons font davantage confiance à l’échelon régional la Bretagne qu’à l’Europe » quand le résultat indique les Bretons font davantage confiance à la Bretagne (« la région ») qu’à l’Etat français.

Les Bretons plébiscitent la Bretagne comme échelon pertinent pour résoudre les grands problèmes qui se posent à eux, à 56% de confiance contre 46% pour les Français vis-à-vis de leurs « régions ». Ce chiffre doit être croisé avec un second résultat de l’enquête : seulement 21% des Bretons font confiance à l’Etat français, contre 33% pour les Français.
Ce sondage confirme un double mouvement : les Bretons expriment une très forte confiance en leur pays, la Bretagne, et une très forte défiance vis-à-vis de l’Etat français, au point où cette défiance est exprimée par 8 Bretons sur 10.
Un précédent sondage sur la pertinence de l’autonomie pour résoudre la crise du logement en Bretagne avait révélé que 59% des Bretons soutenaient leur autonomie.
Ces deux études décrivent le nouvel état d’esprit majoritaire du peuple breton en faveur d’une émancipation de la tutelle française. Cette rupture est historique, après un lent mouvement vers l’alignement sur Paris et l’Etat français consécutif à l’annexion complète de la Bretagne par la France en 1789. Au 19e et au 20e siècles, les Bretons, encagés politiquement par la France, avaient culturellement intégré l’idée que tout espoir d’ascension sociale supposait une absorption complète dans la société française. Partant, une francisation générale. Le pic de cette représentation collective a été atteint quelque part aux alentours du début des années 2000 avant d’opérer un large mouvement de reflux qui va en s’accélérant, quoique de manière silencieuse.
Comme toujours historiquement, les grands mouvements culturels se font de manière souterraine, pour n’éclater au grand jour qu’une fois très solidement ancré dans une grande partie de l’opinion.
Tôt ou tard un tel état d’esprit chez le peuple breton cherchera à se traduire en politique générale, portée par une avant-garde consciente. C’est ce que veut et fait le Parti National Breton en ordonnant ces sentiments encore confus pour en faire un programme vers l’indépendance nationale de la Bretagne. La bataille des cœurs et des esprits est donc largement gagné sur les grands principes de l’émancipation de la Bretagne, mais il faut à présent organiser les masses grâce à la formation d’une base nationale cohérente et organisée qui soit en mesure de participer aux élections et d’occuper des fonctions politiques à tous les niveaux en Bretagne. Pour cela, le PNB veut réunir les patriotes et mener à bien son programme pour l’Etat breton.
Ewen Broc’han
Recevez notre newsletter par e-mail !
