Après sa violente agression par l’ultra-gauche le 2 juin dernier dans les rues de Rennes, un étudiant a accepté de témoigner pour Stourm!. Il décrit une organisation extrémiste particulièrement violente qui tente de mettre en coupes réglées la ville depuis l’université Rennes 2. Les liens qu’entretiendraient certains de ces extrémistes avec la France Insoumise interrogent. Quant à l’impunité de fait que lui concèdent les autorités françaises, elle est telle que les attaques deviennent plus nombreuses et plus violentes, avec désormais l’usage d’armes blanches. Face au silence de Nathalie Appéré et de la municipalité – pour ne pas dire plus -, et devant l’inaction patentée de la justice française, un drame paraît inéluctable.
Stourm! : Après avoir subi une agression extrêmement violente à Rennes le 2 juin, vous avez témoigné sur X/Twitter. Très vite, votre histoire est devenue virale. Pouvez-vous décrire ce qui s’est passé ce jour-là ?
Réponse : Vers 00h30, samedi 1er juin, j’étais dans un bar avec des amis, rue Saint Michel, quand je suis sorti pour discuter avec une amie vers la basilique, place Sainte Anne. Lorsque j’ai voulu retourner dans le bar à coté du Carrousel un groupe de trois personnes s’est mis a me traiter de « fasciste » avant de me verser leurs bières dessus. Je leurs ai donc demandé pourquoi ils disaient ça lorsque l’un d’entre eux m’a frappé. Je l’ai repoussé puis un groupe de 30 à 40 jeunes (selon plusieurs témoins) s’est mis à me suivre. Je suis donc parti rue Saint Michel où j’ai été jeté a terre, roué de coups de pied, dont un dans la tête. Des barmans les ont gazés et d’autres m’ont pris pour me ramener dans le bar afin que je sois en sécurité. Dehors on pouvait entendre scandé le slogan « Rennes Antifa ». Je suis sorti après une trentaine de minutes, j’ai croisé deux amis de la fac, un homme et une femme, qui avaient vu le mouvement de foule.
Suite à ça ils se decident à me ramener chez eux plutôt que de me laisser rentrer seul. Nous sommes au niveau des vélos STAR (en libre service, ndlr) quand deux autres Antifas arrivent, un homme et une femme que j’avais croisés la veille et qui m’avaient déjà menacé, en se réjouissant de mon passage à tabac. Ils essayent de convaincre mes amis que je suis un « Néo-nazi » et qu’ils n’ont rien faire avec moi. Lorsque les amis reprennent leur chemin, la femme attrape mon amie par les cheveux pour la traîner au sol. Quand nous nous dirigeons vers eux pour les arrêter, ils s’enfuient en courant. Je suis donc aller à l’établissement le « 88 » voir le Jarl, que je connais bien, avec mon amie en pleurs, encore en état de choc. J’ai également appris que deux autres amis a moi se sont fait agresser (et voler un portable), uniquement car ils me suivaient sur Instagram.
Agressé par une trentaine d’antifa car ces faibles sont incapable de se battre en 1v1 je porte plainte demain contre @UnionPirate et @AGAntifaRennes@GDarmanin pic.twitter.com/dwCKEkhe8J
— 𝓓𝓾𝓬 𝓓𝓮 𝓑𝓻𝓮𝓽𝓪𝓰𝓷𝓮 〓〓🏴 (@duc_bretagne) June 1, 2024
On parlera un jour du @ParlementEtudia qui soutiens et permettent a ce genre de personne de s’exprimer
— 𝓓𝓾𝓬 𝓓𝓮 𝓑𝓻𝓮𝓽𝓪𝓰𝓷𝓮 〓〓🏴 (@duc_bretagne) June 2, 2024
Stourm!: Avez-vous le sentiment d’avoir été la victime d’une embuscade préméditée ? Votre témoignage laisse à penser que vos agresseurs ont pisté vos relations ?
R: Oui, je suis fiché depuis un moment a Rennes. La veille, j’étais passé dans une manifestation pour la Palestine où se trouvait Louis Boyard (député français LFI, ndlr), car j’aime écouter ce que mes adversaires politiques ont à dire. Je me suis fait entouré par cinq Antifas qui m’ont menacé et sont restés avec moi pendant une quinzaine de minutes pour me tenir à l’écart. Comme la police était là ils n’osaient rien faire. Quand ils sont partis, j’ai voulu aller voir Camille Le Gleut, membre de LFI notoire qui m’avait repéré dès mon arrivée pour lui demander pourquoi je me faisais menacer. Quand je me suis approché de lui, quinze Antifas m’ont poussé en me traitant de « fasciste », la police m’a donc exfiltré. Je lui ai ensuite envoyer un message pour lui demander des explications message auquel il n’a pas repondu. Quand j’ai raconté cela sur les réseaux sociaux, j’ai reçu des menaces. Durant le jour de l’agression, je m’étais déjà fait virer d’un bar violemment où je prenais un verre pour parler travail avec un ami. Le soir même où je me suis fait agresser (juste un peu avant) j’ai croisé encore une fois Camille Le Gleut qui m’avait bien repéré.
Camille Le Gleut, militant LFI, membre du conseil d’administration de l’Université de Rennes 2
Stourm! : Il existe donc à Rennes une milice d’extrême-gauche, constituée de fait, qui se livre à des attaques ciblées contre les personnes qu’elles veulent terroriser ?
R: Oui, clairement. Cela se rapproche d’une organisation paramilitaire. Je me rappelle encore de la manifestation de soutien aux agriculteurs où j’avais été pris en photo plusieurs fois. On est fiché, on le sait, ils sont armés et arrivent toujours en superiorité numérique. On est même parfois suivis.
Note : la collecte et le traitement d’informations personnelles en dehors des règles prévues par la législation en vigueur est punie de 5 ans d’emprisonnement et de 300,000 euros d’amende.
Stourm! : D’autres personnes, dans d’autres circonstances, subissent-elles les menaces et violences de ce groupe extrémiste ?
R: Absolument ! Tous ceux qui ne sont pas extrémistes, même s’ils sont de gauche. Il suffit de voir les locaux de la Fédération des Associations de Haute-Bretagne, l’année dernière : ils ont été détruits et leurs militants tabassés alors que c’est une organisation de centre-gauche. Pour ce qui est de la droite, ses membres subissent également ces agressions régulières. C’est d’ailleurs ça qui, je pense, a permis à des groupes de riposte comme l’Oriflamme de se former.
On a encore vu par exemple avec les membres de la sécurité du Mama Shelter qui ont été agressés lors de la reforme des retraites. Les commerces du centre-ville ont été saccagés lors de la loi immigration.
Stourm! : Il s’agit toujours du même groupe ? Se fait-il connaître par un nom particulier, dispose-t-il d’un local ?
R: Le problème avec les Antifas, c’est qu’ils se font appeler comme ça mais qu’il n’y a pas de groupe précis, mais, pour en avoir reconnus quelques uns, il s’agit principalement de jeunes militants issus de LFI ou de l’Union Pirate (ultra-gauche), même si officiellement ils nient les liens quand on aborde le sujet.
Branche jeunesse de LFI Rennes
J’ai oublié de préciser que les Antifas sont autorisés à occuper des amphithéâtres à l’université Rennes 2 pour des assemblées générales avant les manifestations appelées « Assemblées générales antifascistes ».
Nouvelle Assemblée Générale Lundi 4 mars à 18h Hall L à Rennes 2, Venez https://t.co/0IFvuU3Uh2 ! pic.twitter.com/YLG418fAXR
— Assemblée Générale Antifasciste de Rennes (@AGAntifaRennes) February 29, 2024
Stourm! : Quelle est la réaction de la police française face à ces activités violentes ?
R: La police est consciente du problème et à chaque fois que je vais déposer plainte ils sont désespérés. Le problème est au niveau de la justice qui ne veut pas se mouiller, donc ces plaintes sont classées sans suite, malheureusement, et le problème continue. Pour que « Défense Collective » soit dissoute, il a fallu une intervention de Gérald Darmanin (ministre de l’intérieur français, ndlr).
En attendant notre communiqué à propos de notre dissolution : pic.twitter.com/4IEXDvc5cU
— Défense Collective (@Defense_Co) April 11, 2024
Rennes est tenue par la gauche, ses membres disposent d’un budget affolant. Il n’est que de voir le nombre d’objets à leur effigie que donne gratuitement l’Union Pirate… Personne n’ose intervenir par peur de perdre cet électorat. Ce sont des enfants pourris-gâtés à qui on cède tout.
Face à l’extrême-droite représentée par l’UNI, et contre la précarité étudiante, nous appelons à voter en masse pour la liste Union Pirate aux élections du #CROUS en Bretagne !
Mobilisons-nous, fin des votes à 17h !#électionsCROUS pic.twitter.com/DqD1pJviTn
— Jeunes Insoumis·es Rennes (@JFIRennes) February 8, 2024
Stourm! : Les protagonistes ont donc un profil social bien précis, pouvez-vous le décrire à nos lecteurs ?
R: Oui, ces individus sont principalement issus de la classe sociale supérieure. Ils peuvent se permettre de rater leurs études et se consacrer aux blocages et au manifestations car leurs parents seront là pour les assurer derrière. Les personnes issues de classes sociales plus pauvres préfèrent se consacrer aux études car ils n’ont pas d’autre choix. C’est d’ailleurs ces derniers qui sont pénalisés lors des blocages des facultés.
Stourm! : Quelles professions exercent leurs parents en règle générale ? Ce sont des enfants issus de familles rennaises ou bien viennent-ils d’ailleurs ?
Au niveau des jeunes, beaucoup viennent d’ailleurs chez les principaux dirigeants, même si des bretons naïfs voulant juste étudier sont embrigadés ou séduit par leur communication. J’en connais un qui était en double master à distance, sociologie et études de genre a Lille et à Angers, mais qui résidait à Rennes car la gauche est très présente ici. Il y a un reportage assez daté, mais très parlant au sujet la situation lorsqu’elle elle était moins grave qu’aujourd’hui car a l’époque la présidence ne les soutenais pas autant.
Stourm! : Vous parlez de la présidence de l’Université de Rennes 2 ? Qui est moteur à ce niveau au sein de l’administration de la faculté ?
R: Oui, évidemment, le président est élu par les enseignants et les étudiants de Rennes 2 et les étudiants engagés politiquement à Rennes 2 y sont depuis des années. Ils se forcent à redoubler pour maintenir leur monopole, ce qui empêche tout opposition d’arriver comme cela se fait dans les facultés normalement.
Stourm! : Au total, ce groupe extrémistes compte approximativement combien d’activistes selon vous ?
R: Selon mes infos, ils sont aux alentours de 400 Antifascistes, mais si on prend les suiveurs pas forcement violents on est aux alentour des 2000 sympathisants.
Stourm! : Ces 400 personnes sont politiquement mobilisées, mais combien d’entre elles sont en mesure de mener des actions violentes dans les rues ? Leurs chefs sont-ils notoirement connus, y compris des autorités ?
R: Ces 400 personnes se diront prêtes à mener des actions violentes, mais dans les faits on doit en retrouver la moitié. Pour leurs chefs, il n’y a que des rumeurs, je ne peux accuser personne sans risquer d’être poursuivi en diffamation. En revanche, les chefs sont connus des autorités.
Stourm! : On peut affirmer que l’impunité de fait dont bénéficie cette nébuleuse extrémiste l’encourage à commettre des attaques de plus en plus violentes ?
R: Oui, complètement. Dans les manifestations consécutives à la décision de dissolution de « Défense Collective », les directives avant les manifestations étaient d’éviter la casse et les violences pour ne pas aggraver leur cas, mais c’est une goutte d’eau dans l’océan.
Stourm! : L’utilisation d’armes est évoquée, notamment d’armes blanches. Se rapproche-t-on d’un drame, tel qu’un meurtre ou une tentative de meurtre contre des personnes ?
R: Oui, c’est le but. Ils viennent avec des barres de fer et des couteaux et si on leur tient tête, c’est ce qui nous attend.
Stourm! : Connaissez-vous d’autres victimes des attaques de ce groupement extrémiste ?
R: Oui, une bonne dizaine de personnes dont je ne préfère pas donner les noms pour leur sécurité, mais rien qu’avec moi ils sont allés chercher deux autres connaissances, non politisées, car l’un d’eux me suivait sur Instagram et l’autre s’est faite voler son téléphone, déchirer sa chemise et voler sa veste. On peut citer les membres de la Fédération des Associations de Haute-Bretagne qui se sont faits agresser et saccager leurs local alors que c’est une asso de gauche. Et des gens de Sciences Po, également, qui ne rentrent pas dans leur moule.
Stourm! : ces personnes ont-elles déposé plainte, quelles ont été les suites judiciaires ?
R: Que je sache, non, absolument rien. Les seuls qui ont été condamnés sont les individus qui ont agressé des membres de la sécurité du Mama Shelter. En même temps, le fait que des images aient été relayées par les médias a mis la pression sur les décisionnaires rennais.
Stourm! : Ce groupe d’ultra-gauche, aux liens troubles avec la France Insoumise, cherche à dominer par la terreur dans les rues rennaises. Après votre agression, spectaculaire, comptez-vous faire profil bas quant à vos convictions ?
R: Bien sûr que non ! C’est d’ailleurs suite a ma première agression, alors que j’étais plutôt de centre-droit, que je me suis rapproché de personnes aux convictions plus marquées. Cette violence me donne encore plus l’impression de me battre contre un véritable problème et d’avoir raison.
Propos recueillis par Budig Gourmaelon
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