En ouvrant son territoire à l’armée américaine, la Finlande hypothèque son indépendance nationale

Après avoir intégré l’OTAN, la Finlande a passé un accord qui en fait une base opérationnelle pour les forces armées américaines. La nation de 5 millions d’habitants hypothèque son indépendance et possiblement sa survie comme état.

La Tribune :

Le Parlement finlandais a approuvé ce lundi, à l’unanimité, l’Accord de coopération de défense (DCA) signé en décembre dernier avec les États-Unis. Concrètement, ce texte permet aux soldats américains d’avoir accès à 15 bases militaires en Finlande. Cet accord autorise, par ailleurs, leur présence et leur formation sur le territoire finlandais, ainsi que le stockage de matériel militaire américain.

Cet accord de défense permet aux deux pays de consolider leur coopération en situation de crise. Il est encadré par l’obligation de respecter la souveraineté de la Finlande, ses lois nationales ainsi que le droit international, ont souligné le gouvernement et la commission des Affaires étrangères.

Pour le président de la commission des Affaires étrangères et député, Kimmo Kiljunen (Parti social-démocrate), qui a joué un rôle central dans l’examen de l’accord, cette adoption est un « moment historique », a-t-il déclaré lors de la session plénière ce lundi.

Avec plus de 1300 kilomètres de frontières communes avec la Russie, cette posture de la Finlande aggrave sa situation stratégique. Sous l’illusion d’une protection nucléaire américaine, le pays s’aventure dans une logique de confrontation qui ne renforce pas la Finlande, mais l’expose au contraire à une guerre avec la Russie qui n’avait pourtant pas d’intérêts vitaux dans ce pays.

Cette tendance se retrouve ailleurs. Les Pays baltes, eux aussi gouvernés par une forme d’irrationalité mémorielle vis-à-vis de la Russie, ont cru pertinent d’adopter une posture anti-russe et pro-américaine de plus en plus virulente. Les mots gouvernant les actions, ils se retrouvent désormais pleinement impliqués dans la guerre russo-ukrainienne et pourraient se retrouver rapidement face à une attaque russe qu’ils ne pourraient contenir que deux semaines selon le ministère de la défense estonien.

Ces deux exemples montrent que le pragmatisme doit gouverner la diplomatie d’une petite nation et que tout alignement sur un bloc, en raison de l’inévitablement perte de souveraineté qu’il implique, peut rapidement se convertir en risque accru de conflit aux conséquences potentiellement irréversibles.

Pire, toute adhésion à l’OTAN présuppose une adhésion à son système politique et idéologique, décrit sous le terme de « valeurs », qui est non-négociable : législation LGBT, cosmopolitisme, immigration de masse en sont indissociables.

Pour la Bretagne, toute politique étrangère conséquente doit être fondée sur l’indépendance nationale et elle seule, loin de toute logique d’alliance ou de bloc. C’est par une neutralité exigeante que la Bretagne pourra exister comme état respecté en Europe.

Ewen Broc’han

 

By La rédaction

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