C’est peu dire que la dépendance des associations d’enseignement de la langue bretonne aux subventions accordées par les partis de la gauche hexagonale, Parti socialiste en tête, ont réduites leur liberté. Dans un appel politique public à défendre « les valeurs républicaines », valeurs qui commandent la destruction de la langue bretonne depuis 1789, elles ont franchi une étape dans la compromission avec un état consubstantiellement hostile par pur clientélisme.
Si dans un communiqué elles rappellent, à juste titre, que « les réseaux Diwan, Div Yezh, Kelennomp! (association des enseignants en langue bretonne), Kevre Breizh (coordination culturelle associative de Bretagne) tiennent à rappeler leur hostilité à toute uniformisation linguistique et sont attachés aux diverses formes d’expression culturelle », elles reprennent rapidement les slogans lénifiants du discours du régime français pour appeler ouvertement à l’immigration de masse.
« Les réseaux se réjouissent des désistements républicains qui ont eu lieu. Nous espérons que dimanche soir, la Bretagne restera le territoire de résistance au repli sur soi et la terre d’accueil et d’ouverture qu’elle a toujours été » peut-on lire.
Si la Bretagne a été une terre de résistance, c’est lorsque de 1791 à 1815 elle s’est opposée farouchement au projet de destruction linguistique, politique et nationale voulue par la république française. Il n’est nul besoin de rappeler l’abolition illégale de notre parlement national, ni de la campagne d’éradication linguistique mise en oeuvre par l’Abbé Grégoire.
La défense et la préservation de l’identité bretonne comme de notre langue ne peuvent se réalier en appelant à remplacer notre peuple au profit de masses étrangères inassimilables, voire ouvertement hostiles, ni en multipliant les serments d’allégeance à l’oppresseur français.
Cette dérive consacre une dégénérescence politique et morale sous l’influence d’une gauche et d’une extrême-gauche hexagonales qui ont depuis longtemps infiltré et subordonné les associations culturelles ou linguistiques de notre pays. L’Emsav, par opposition à ce régionalisme loyaliste, doit oeuvrer politiquement à la fin de cet alignement et à l’émancipation de la Bretagne de toute forme de tutelle politique ou idéologique d’émanation française, a fortiori républicaine.
Ni droite, ni gauche, Breton seulement : voilà la seule ligne à suivre.
Ewen Broc’han
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