L’Allemagne en armes : un budget historique pour une puissance militaire européenne

Hier, le 4 mars 2025, l’Allemagne a franchi une étape historique en votant un plan ambitieux de réarmement qui mérite d’être salué. Ce projet, porté par une coalition entre la CDU/CSU de Friedrich Merz et le SPD, marque un tournant décisif pour faire de l’Allemagne la première puissance militaire du continent, capable d’organiser et de structurer l’avenir de l’Europe face aux défis géopolitiques actuels. Cette décision audacieuse, adoptée au Bundestag, témoigne d’une volonté claire de rompre avec des décennies de retenue militaire pour repositionner Berlin comme un leader incontesté.

Le plan repose sur la création de deux fonds exceptionnels d’investissement, dont l’un, dédié à la défense, atteindrait des montants colossaux, estimés entre 200 et 400 milliards d’euros dans un premier temps, avec des perspectives d’extension pouvant frôler les 900 à 1000 milliards d’euros selon certaines projections. Cet effort financier sans précédent depuis la fin de la Guerre froide vise à doter la Bundeswehr de tout ce dont elle a besoin : modernisation des équipements, renforcement des effectifs et, surtout, un retour potentiel du service militaire obligatoire, inspiré du modèle suédois, qui inclurait hommes et femmes dès 2025. L’objectif est clair : atteindre un budget de défense annuel de 3 % du PIB, soit environ 130 milliards d’euros par an, dépassant largement les engagements de l’OTAN.

Ce réarmement ne se limite pas à une simple augmentation des capacités militaires. Il s’accompagne d’une réforme constitutionnelle audacieuse pour assouplir le « frein à l’endettement », cette règle stricte limitant le déficit à 0,35 % du PIB. Désormais, les dépenses de défense excédant 1 % du PIB pourront être votées sans contrainte, libérant ainsi des ressources massives pour répondre aux menaces, notamment celles venues de l’Est avec la Russie, et à un possible désengagement américain. Un second fonds, destiné aux infrastructures et à la relance économique, complète ce tableau, montrant une ambition globale de revitaliser l’Allemagne sur tous les fronts.

Saluons cette vision stratégique qui place l’Allemagne en architecte d’une Europe forte et unie. Sous la houlette de Friedrich Merz, fraîchement élu chancelier après sa victoire aux législatives du 23 février 2025, Berlin se donne les moyens de redevenir une puissance militaire de premier plan tout en fédérant le continent. Ce « quoi qu’il en coûte » appliqué à la défense, comme l’a proclamé Merz, n’est pas seulement une réponse aux dangers actuels, mais une promesse : celle d’une Allemagne qui prend ses responsabilités et organise l’Europe autour d’un projet commun de sécurité et de prospérité. La Bretagne, alliée naturelle de l’Allemagne, ne peut que se féliciter de voir le grand retour géopolitique de Berlin en Europe avec la nécessaire réorganisation continentale qu’elle implique.

Ewen Broc’han

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By La rédaction

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