La Cour d’appel de Rennes a confirmé, ce mercredi 24 avril 2024, la condamnation qui avait été infligée à un jeune qui dormait à côté de 10 000 euros de cocaïne lorsque le Raid était venu perquisitionner son domicile, à Brest (Finistère), dans une affaire de meurtre en bande organisée.
Le Brestois de 24 ans avait en fait été interpellé le 8 novembre 2023 au petit matin chez sa mère : au pied du lit, les policiers avaient découvert plus de 200 grammes de cocaïne. Au départ, son interpellation avait été programmée pour des faits de meurtre en bande organisée – pour lesquels il n’a pour l’heure, pas été mis en examen – mais les policiers s’étaient attardés sur un sac transparent contenant de la poudre blanche, des tickets Parions Sport et de l’argent liquide. Reste que le Brestois a toujours contesté être le propriétaire de la drogue : il ne dormait que « depuis deux ou trois jours » dans cette chambre et, le même jour, son frère de 18 ans s’était présenté au commissariat pour certifier que la drogue lui appartenait.
Le cadet avait en fait « déposé la coke dans la chambre » de son aîné parce que des personnes lui avaient demandé de « garder le produit ». Il n’avait toutefois pas pu expliquer les raisons pour lesquelles le sachet n’avait pas été retrouvé à l’endroit qu’il décrivait. Problème, selon la défense, la procédure s’était soldée « par la destruction des produits ainsi que des deux sacs », empêchant ainsi toute « possibilité de solliciter du tribunal correctionnel un supplément d’information » qui aurait permis de faire « expertiser ces contenants » dont la propriété est « revendiquée » par son frère.
« Il n’y avait aucune urgence et aucune circonstance insurmontable qui légitimait la destruction des stupéfiants avant le jugement », avait plaidé Me Sami Khankan devant la Cour d’appel de Rennes le 2 avril 2024. Mais ses arguments n’avaient pas été suivis en première instance. Le prévenu avait alors écopé de deux ans de prison ferme et de la révocation d’un précédent sursis, à hauteur de six mois d’emprisonnement.
Pour l’avocat général, « on ne dort pas tranquillement à côté de 200 grammes de cocaïne si celle-ci ne nous appartient pas ». « La seule entrave à l’enquête », c’est ce prévenu déjà condamné six fois qui l’aurait commise : il avait refusé le déchiffrement de son téléphone. Justifiant par la présence de photos intimes dans sa galerie…
« Il est irrécupérable », avait donc grincé le représentant du parquet général pour réclamer la confirmation de la peine prononcée à Brest à l’encontre de ce jeune en CDI chez Amazon depuis septembre 2023.
Son avocat avait pour sa part plaidé une relaxe intégrale puisqu’il n’y a « aucune preuve à discuter ». Il n’a finalement pas été suivi : la cour d’appel de Rennes a refusé d’annuler la procédure et a confirmé en tous points la peine prononcée à Brest.
Source : Côté Brest
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