Depuis le traité de Guérande (1365), le duc de Bretagne est Jean IV. Il a évincé sa cousine Jeanne de Penthièvre du trône de Bretagne grâce à l’aide anglaise. Sa politique anglophile mécontente à tel point le parti de Jeanne, qu’il doit se replier en Angleterre le 28 avril 1373. L’armée française, commandée par Du Guesclin, installe le duc d’Anjou, frère du roi et gendre de Jeanne, comme lieutenant général de Bretagne (mai-septembre 1373). Le Duc Jean IV participe, l’année suivante, aux expéditions anglaises dévastatrices en France. Après une période de trêve, les Anglais débarquent à Saint-Malo en 1378, mais échouent devant la ténacité du félon Du Guesclin.
La nomination du duc d’Anjou laisse entrevoir le retour sur le trône de leur duchesse, Jeanne de Penthièvre. Espoir déçu, elle est écartée par le roi de France : la riche Bretagne est trop tentante pour un roi financièrement aux abois. Charles V croit en une annexion facile. Le parti de Jeanne de Penthièvre, furieux de cette nouvelle spoliation forme une ligue patriotique avec les amis du Duc Jean IV. La ligue ne craint pas de se donner un gouvernement, des finances et une armée, avec l’accord de Jeanne de Penthièvre, qui, accepte l’envoi d’une ambassade en Angleterre pour rechercher Jean IV et libérer la Bretagne de l’occupation française. Conduit par une petite flotte anglaise, il débarque en face de Saint-Malo, où il est accueilli par une foule en liesse, et s’installe à Dinan du 6 au 15 août 1379 entouré de ces nobles. Charles V a envoyé des troupes qui ne bougent pas d’Avranches et a tenté d’avoir le soutien des plus grands seigneurs bretons, sans succès. Quant à son connétable, l’illustre Du Guesclin, il ne fait rien.
Charles V a commis une erreur. Il a cru pouvoir annexer la Bretagne, ce réservoir d’argent et de professionnels de la guerre. Face à la volonté d’indépendance nationale bretonne, les Français signent le second traité de Guérande qui reconnaît l’indépendance de la Bretagne sous la direction du Duc Jean IV.
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