La faillite de l’indépendantisme écossais

La démission du premier ministre écossais, Humza Yousaf, conclut une dérive de l’indépendantisme écossais sous l’influence de la gauche radicale occidentale.

L’idée, saugrenue, de placer un immigré pakistanais – par ailleurs ardent musulman – à la tête d’une nation européenne en lutte pour son indépendance, donc son existence souveraine, a consacré la dégénérescence du mouvement national écossais, remplacé par une forme de libéralisme multiculturel fleurtant avec la gauche radicale. Ironie de l’histoire, c’est la fronde des écologistes, plus radicaux encore, qui a fait chuter le SNP. Chez les zélotes du libéralisme libertaire, il y a toujours plus radical que soi.

Ayant muté en parti de gauche comme les autres, le SNP perd du terrain face au Labour britannique qui offre tous les avantages pratiques de la gauche de gouvernement anglaise. Pourquoi passer par l’indépendance si la même société peut être maintenue et approfondie par un parti britannique capable d’accéder au pouvoir d’état très prochainement ?

Le SNP a perdu de vue qu’il était l’expression de la nation écossaise, une nation jugée « trop blanche » par Humza Yousaf, et que sa mission était de lui donner un futur national, pas d’être un doublon de la gauche post-nationale en vogue en Amérique ou à Londres. Si le SNP veut continuer de présider aux destinées de l’Ecosse, il devra réaliser ce que le mot « national » veut dire et renouer avec sa mission : libérer le peuple écossais des forces dissolvantes du cosmopolitisme londonien, qu’il soit de droite ou de gauche.

Ewen Broc’han

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By La rédaction

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