Cet après-midi, le club de Pont-Croix qui évolue en troisième division joue à l’extérieur. Sur le terrain, les Bleus jouent contre les Blancs. Les Bleus, ce sont les joueurs de Pont-Croix, qui viennent du Mali, de Côte d’Ivoire, de Guinée, de Gambie. Le match n’est pas fini, ils ont l’avantage 5 à 1, mais ne sont pas très joyeux. Ahmed, le capitaine, vient d’être exclu. Il a entendu des insultes racistes de la part d’une supportrice du camp adverse. Plusieurs fois. Il a fini par péter les plombs et a écopé d’un carton rouge. Ahmed est tellement dégouté qu’il ne veut pas parler. Christine Colin, vice-présidente et trésorière du club le soutient : » C’est pourtant un joueur très mature. Un père de famille patient. Je ne sais pas exactement ce qu’il a entendu, mais ça ne devait pas être joli joli. »
Pont-Croix est une commune d’environ 1500 habitants, au milieu du Cap Sizun. Une petite cité de caractère sur les rives du Goyen, trempée dans la ruralité, sur un promontoire au paysage somptueux. Il y a quelques années, le club de foot était à deux doigts de péricliter. » On n’avait plus assez de joueurs pour tenir la saison. On était à deux doigts de fermer le club. Et puis, le bouche-à-oreille a fonctionné entre de jeunes africains qui vivaient à Quimper ou à Douarnenez. Ils ont appris qu’ils étaient les bienvenus pour jouer chez nous. Et aujourd’hui, on a 26 licenciés et une liste d’attente. »
Ce n’est pas toujours facile. Il y a quelques années, sept joueurs du cru ont démissionné. « On n’a jamais su exactement pourquoi. C’est peut-être la peur de l’autre. », regrette Christine. Aujourd’hui, il ne reste plus que trois joueurs d’origine française sur les 26. » C’est vrai que ce n’est pas toujours facile. On doit faire face à du racisme chez les supporters et parfois chez les joueurs de certains clubs adverses. »
Source : France Bleu
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