« Derrière le masque du berger se cache l’extrême droite turque la plus violente qui puisse exister ». C’est par cette phrase que le maire (PS) de Brest François Cuillandre avait mis fin à l’intervention impromptue de Nazim Yenier en pleine séance du conseil municipal le 6 février 2024. A la tête du collectif « les Bergers du quartier » qu’il a fondé en 2021, il venait de prendre la parole depuis les rangs du public pour fustiger l’inaction -selon lui- de la municipalité après le dramatique accident qui a coûté la vie à Cécile Le Lirzin, 84 ans, renversée par deux jeunes à moto le 23 mars 2023 à Pontanézen. Le militant de 43 ans n’en est pas à son coup d’essai : il multiplie les vidéos dénonçant la délinquance et l’insécurité à Brest.
Ulcéré par l’attaque gratuite -et selon lui infondée- de François Cuillandre, Nazim Yenier avait exigé en vain des excuses publiques, avant d’attaquer en justice par le moyen d’une citation directe. Ce n’est donc pas le parquet qui a engagé les poursuites. Ce lundi à 13h30, une audience de consignation fixera la date du procès, qui devra se tenir d’ici trois mois. « Il s’agit clairement d’une injure à caractère raciste, en plus de faire référence à des génocidaires », s’indigne l’avocat du plaignant, citoyen français depuis 2014. Me Pierre-Hector Rustique va jusqu’à qualifier le maire de « repris de justice ».
Déjà condamné en novembre 2023 à 10.000 euros d’amende dont 7.000 avec sursis pour recel d’abus de confiance, François Cuillandre espère cette fois être relaxé. Son avocat, Me Dominique Leyer, invoquera notamment l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui protège la liberté d’expression. En cas de condamnation du maire, le plaignant envisage de saisir le tribunal administratif de Rennes pour demander des dommages et intérêts.
Source : France Bleu
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