EMSAV – Anne-Marie Hirgair est née à Baud le 8 novembre 1892 et décédée à Hennebont le 19 septembre 1982. Issu d’une famille nombreuse de dix enfants (dont trois devinrent prêtres), elle exerçait comme son frère Vincent la profession de cultivatrice. Restée célibataire, elle habitait au Scaouët, sur la route menant au centre-ville de Baud.
Très attachée à la culture bretonne, elle avait été présidente du groupe folklorique baldivien des Bruyères d’Arvor et adhéra autour de l’année 1937 au mouvement « Breiz Atao ». Considérée par la police française comme une militante acharnée et audacieuse de la cause nationaliste bretonne, elle était l’âme du PNB à Baud dont le siège de la section locale se trouvait à son domicile.
En 1944, les bandes armées du Parti Communiste Français préparent un coup d’état révolutionnaire qui doit voir l’instauration d’un état soviétique une fois l’Armée Rouge sur le Rhin. Dans le pays de Baud, les insurgés aux ordres de Staline commencent à assassiner les éléments susceptibles de former les cadres de l’opposition sur le modèle mis en place à Katyn par le NKVD contre les élites polonaises. Le 29 juillet 1944, l’abbé Rallier est assassiné par les communistes à son presbytère de Bieuzy-Lanvaux. Le 4 août, le curé de Baud, l’abbé Mary, et son vicaire, l’abbé Le Déau, accusé d’être un autonomiste breton.
Dans cette atmosphère insurrectionnelle, Anne-Marie galvanise ses neveux Pierre et Christian Hirgair, mais aussi les jeunes Louis Noguès, Léon Jasson et Marcel Bibé qui rejoindront l’unité d’autodéfense bretonne « Bezen Perrot » pour mener la lutte anticommuniste en Bretagne. Leur action déterminée contre les bandes armées staliniennes du PCF seront particulièrement remarquées et leur vaudront la haine farouche des communistes français. Vincent Hirgair, frère d’Anne-Marie, est sauvagement assassiné par les communistes le 29 juillet 1944 en représailles de l’engagement breton de son fils Pierre qui tombe le 20 avril 1945 alors qu’il poursuit le combat.
Pierre Hirgair (03 mai 1922)
Son autre fils, Christian (dit « Job »), s’engage suite à cet assassinat dans l’unité Perrot. Il s’installera ensuite en Irlande avec Anne-Marie. Revenu en Bretagne, il meurt dans un accident en 1957. Anne-Marie et Christian Hirgair reposent aujourd’hui ensemble.
Olwen Kerdrel
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