La réunion illicite s’est soldée par une double agression. Lundi soir, le 10 mars, deux étudiants ont été passés à tabac aux abords d’une assemblée générale sauvage, organisée par l’Union pirate, à Nantes, sur le campus universitaire du Tertre. Les deux victimes, un sympathisant de l’Union nationale interuniversitaire (UNI) et un ami, tous deux étudiants en Économie et gestion, attendaient leur bus en sortant d’une conférence lorsqu’ils ont commencé à recevoir des jets de projectiles puis des coups. Avant de prendre la fuite, les six agresseurs – masqués – sont parvenus à blesser l’un des deux jeunes hommes.
Les forces de l’ordre sont intervenues lundi soir sur le campus. La victime, particulièrement atteinte au visage, a dû être transportée au CHU de Nantes. Les deux étudiants pris pour cible ont déposé plainte mardi matin. «L’un de nos sympathisants a été reconnu par des militants d’extrême gauche qui sortaient de leur assemblée générale non autorisée», indique au Figaro le responsable de la section nantaise de l’UNI, Max Rivet, qui évoque un «climat de violence inédit». «Nos militants se font intimider en permanence. Certains, doivent être accompagnés en TD par des agents de sécurité. D’autres se font suivre jusque chez eux. Et, le mois dernier, j’ai moi-même été attaqué avec deux amis», ajoute le responsable syndical étudiant.
La présidence de l’université s’est indignée, mardi, de ce nouvel incident. «Je condamne avec la plus grande fermeté ces violences et j’adresse aux victimes de cette agression mon plus sincère soutien. L’université est le lieu des savoirs et du dialogue et doit le demeurer. Nous ne tolérerons jamais que des groupuscules cherchent à imposer leurs idées par la violence», a réagi la présidente de Nantes Université, Carine Bernault, dans un communiqué.
Lundi soir, craignant «de possibles tensions sur le site», la présidence de l’université avait décidé de fermer «de manière anticipée» le bâtiment du campus où devait se tenir une assemblée générale organisée à l’initiative de l’Union pirate. L’université n’a cependant pas été en mesure d’empêcher les étudiants de pénétrer à l’intérieur du site, malgré «le risque de trouble à l’ordre public, spécialement d’atteintes aux personnes», qui avait été relevé.
Mardi, l’Union pirate a publié sur Facebook un communiqué – cosigné par le syndicat Solidaires étudiants – pour s’indigner des mesures prises par la présidence pour «freiner l’auto-organisation des étudiants». Sans un mot sur l’agression de lundi soir ni sur les deux victimes, le syndicat étudiant a dénoncé le «contrôle disproportionné» dont font l’objet les activités militantes, en rappelant le caractère antifasciste de l’assemblée générale interdite par la présidence de l’université.
Nantes Université est traversé depuis le début de l’année par un climat de tension lié à la mobilisation étudiante contre les coupes budgétaires envisagées dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche. Plusieurs bâtiments de l’université nantaise ont été bloqués le mois dernier par des étudiants.
Source : Le Figaro
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