Les interventions des militants du PNB dans le débat politique breton contribuent à remettre en question le consensus imposé par la gauche française en Bretagne. Grâce à une ligne ethno-nationaliste claire, le PNB porte le retour de l’Emsav face à un mouvement régionaliste aligné, consciemment ou non, sur la gauche hexagonale. La question centrale de l’immigration devient le point de focalisation de cet affrontement : la Bretagne est-elle aux Bretons ou est-elle à tous les autres ?
Face à cette clarification salutaire illustrée à Carhaix par l’effondrement d’un impossible discours cosmopolite développé par Yvon Ollivier, le Parti Breton, d’orientation régionaliste, a réagi et dénoncé « les extrêmes » et appeler à rassembler… ceux que sa direction estime « fréquentables ».
🎙️Le Parti Breton réaffirme sa volonté de rassembler pour la Bretagne. (Communiqué) pic.twitter.com/gpjvm4X0bG
— Parti Breton – Strollad Breizh (@PartiBreton) March 14, 2025
Cette approche pusillanime n’est pas nouvelle. Elle est traditionnellement exprimée par la bourgeoisie insérée dans l’ordre social français. Elle traduit la peur d’une mise au ban médiatique par l’écosystème français qui dirige aujourd’hui la Bretagne. Les nationalistes bretons savent, et théorisent, que l’Emsav est par définition en rupture avec l’ordre français établi et qu’il ne peut en aucun cas être « modéré » pour complaire à l’ordre en place : la modération, c’est le statu quo. Il n’existe pas d’équation où le mouvement national breton pourrait être accepté par l’État français, ses médias ou ses partis. Ce qu’il représente, la fin de l’Hexagone, est trop fondamentalement antagoniste aux idées de 1789 pour qu’il tolère le nationalisme breton.
Le PNB est non seulement cohérent, mais clair sur sa ligne et ne cherche pas à ménager chèvre et chou. Comme seule formation nationaliste bretonne, il porte en cohérence l’héritage des fondateurs de l’Emsav, héritage qui a été sciemment rejeté par les opportunistes du régionalisme, mais également par les partisans d’un dérisoire indépendantisme de gauche, confus et inconséquent théoriquement, qui se confond désormais avec la pire fange de la gauche hexagonale. À ce titre, il n’y a pas et il ne peut pas y avoir de « nationalisme de gauche », contradiction ontologique qui résulte des contradictions internes de la société bretonne désarticulée par l’assimilation française. Pour abolir l’aliénation que représente la francisation, le dépassement des idées de gauche est une phase théorique et pratique essentielle. C’est ce que révèle la question clef de l’immigration qui est désormais le plus petit dénominateur commun de la gauche en Bretagne (et en France).
Le PNB ne se déclare pas pour autant « de droite », mais nationaliste, et il s’adresse à tous Bretons, de toutes les catégories sociales, qu’il souhaite rassembler sur une ligne nationale-ethnique, et non pas à des partis ou associations. On ne rassemble pas pour rassembler, on rassemble un peuple à partir d’une ligne claire qui, dans le cas de l’Emsav, est par obligation ethno-nationaliste : la Bretagne aux Bretons. C’est de ce principe élémentaire dont découle tout le reste. S’il ne refuse pas d’échanger, ni même de soutenir des coopérations conjoncturelles, le PNB ne confond pas le mouvement nationaliste, l’Emsav, et sa tâche historique, avec des organisations ou des personnes théoriquement confuses qui ont trop souvent contribué, par leur manque de cohérence théorique, à la régression de la conscience nationale bretonne.
C’est pour cela que tout rassemblement doit s’opérer sur une base minimale qui admet que la réalité du fait ethnique breton, la primauté des Bretons sur leur terre et la nécessité de penser la Bretagne politique sur cette base. Le PNB peut échanger avec tous ceux qui veulent avancer dans la direction d’une Bretagne bretonne, même s’ils ne veulent pas nécessairement la porter à sa conclusion finale qu’est, aux yeux du PNB, l’indépendance nationale. Si le PNB est rigoureux sur sa ligne, il développe donc une approche politique pragmatique sur la voie fondamentale qu’il poursuit, sans s’attarder aux étiquettes réelles ou supposées de ses interlocuteurs. Il peut et veut indifféremment échanger avec des régionalistes, des autonomistes, des fédéralistes ou des personnes sans affiliation qui admettent la centralité du fait ethnique dans la Bretagne organisée de demain.
Budig Gourmaelon
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