Bretons, Bretonnes, amis de la nature et de notre culture, je vous écris aujourd’hui avec le cœur lourd. L’hermine notre emblème, notre fierté, le symbole blanc immaculé de la Bretagne libre et fière est en danger dans sa propre terre d’origine. Ce n’est pas une formule, ni un effet de style. C’est un constat, étayé par des données alarmantes : l’hermine est en déclin sévère en Bretagne, au point que le Groupe Mammalogique Breton la classe aujourd’hui parmi les espèces potentiellement menacées, une information relayée notamment par Ouest-France.
Une disparition discrète, mais bien réelle
Entre 2005 et 2014, seulement 134 observations confirmées d’hermines ont été enregistrées en Bretagne. C’est très en dessous des attentes : selon les estimations, il aurait fallu environ 39 observations par an pour considérer la population comme stable entre 2015 et 2023.
Aujourd’hui, l’espèce ne semble plus se maintenir que dans le centre et le nord-ouest de la Bretagne. Elle devient quasi fantomatique, insaisissable même pour les experts utilisant des pièges photographiques ou des “tubes à poils”. Cette disparition progressive, presque silencieuse, prend à revers notre imaginaire collectif, encore bercé par la présence de ce petit mustélidé vif et discret, autrefois si répandu dans nos haies, nos prairies, nos landes.
Une espèce oubliée par les plans de conservation ?
Contrairement à la loutre ou au lynx, l’hermine ne bénéficie pas d’un statut de protection stricte en France. Elle est même encore chassable dans plusieurs départements. À l’échelle mondiale, l’UICN la classe en “préoccupation mineure”en France, mais ce classement global masque des réalités locales bien plus préoccupantes, notamment en Bretagne.
En vérité, nous sommes face à une carence dramatique de données scientifiques. Le terme officiel est “Data Deficient” – on ne sait presque rien de ses effectifs, de son comportement reproductif local, ni de l’évolution de ses populations. Et ce vide d’informations rend toute action plus difficile.
Pourquoi ce symbole est-il si important ?
L’hermine, ce n’est pas qu’un animal. C’est l’âme de notre drapeau. Le souvenir de la duchesse Anne. Un trait d’union entre l’histoire, la nature et notre identité bretonne. Sa disparition serait une tragédie. Elle signifierait que même nos symboles les plus enracinés peuvent disparaître si nous restons passifs.
Que faire maintenant ? C’est ici que chacun peut jouer un rôle.
Du côté des pouvoirs publics :
• J’ai d’ores et déjà contacté le gouvernement pour demander des subventions permettant :
• De relancer des recherches scientifiques approfondies sur l’hermine en Bretagne.
• De créer des réserves naturelles dédiées pour favoriser sa reproduction et sa réintroduction dans des habitats préservés.
• De mettre fin à la chasse de cette espèce sur notre territoire.
Du côté des citoyens :
• Sensibiliser : parlez-en autour de vous, dans vos écoles, vos mairies, vos associations.
• Soutenir : engagez-vous aux côtés des acteurs locaux comme le Groupe Mammalogique Breton* ou Bretagne Vivante*, qui œuvrent sur le terrain.
• Partager : relayez cet appel. L’indifférence est la plus grande menace.
En conclusion : l’hermine n’est pas encore perdue… si nous agissons maintenant Nous sommes encore à temps. Mais la fenêtre se referme.
Ne laissons pas l’hermine devenir un souvenir figé sur un drapeau. Redonnons-lui sa place dans nos champs, nos bois, nos chemins de traverse. Car c’est là qu’elle doit vivre. Et c’est là qu’elle nous rappellera, à chaque apparition furtive, que la Bretagne vivante ne se résume pas à ses paysages, mais aussi à ceux qui y vivent.
Jimmy.M
Un passionné breton engagé pour sa terre, sa nature, et son avenir
*Groupe Mammalogique Breton :
- Adresse du siège : Maison de la Rivière, 29450 Sizun, France
- Téléphone du siège : 02 98 24 14 00
- Email : [email protected]
- Site web : www.gmb.bzh
*Bretagne vivante :
- Adresse du siège : 19 rue de Gouesnou, 29200 Brest, France
- Téléphone : 02 98 49 07 18
- Email : [email protected]
- Site web : www.bretagne-vivante.org
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