Avec l’entrée en vigueur de la Scottish Languages Act le 30 novembre 2025, le gaélique est devenu langue officielle à part entière de l’Écosse, au même rang que l’anglais a annoncé la BBC. Concrètement, cela change tout.
Les parents écossais peuvent désormais exiger l’ouverture d’une école entièrement en gaélique dans leur région dès qu’un seuil raisonnable de demandes est atteint, et l’État est tenu de la créer. Des diplômes, des formations professionnelles et des certifications officielles seront proposés en gaélique, avec des normes d’enseignement fixées par le gouvernement. Dans les Hébrides extérieures et les autres bastions gaélophones, des « zones de signification linguistique » sont instaurées : là, les politiques publiques seront pensées prioritairement pour faire croître la langue, pas seulement la préserver. Les services publics devront progressivement proposer leurs documents, leurs sites internet et leurs formulaires en gaélique et en scots sur simple demande. Les tribunaux, les hôpitaux, les transports suivront.
Le gouvernement s’engage à financer des recherches régulières sur l’usage réel de la langue gaélique pour ajuster ses actions, et un budget de 35,7 millions de livres est déjà débloqué rien que pour cette année. En quelques mois, l’Écosse a ainsi bâti le cadre juridique le plus ambitieux d’Europe pour la revitalisation de ses langues celtiques autochtones. Elle ne se contente pas de belles déclarations : elle donne aux communautés les outils concrets pour reprendre la parole dans leur propre idiome, dans la rue, à l’école, devant le juge ou le médecin.
Pendant ce temps, en France, le breton reste constitutionnellement interdit d’être langue officielle, les écoles Diwan survivent grâce à la seule bonne volonté privée, et l’État français continue de considérer toute langue autre que le français comme une menace à l’unité de la République. L’Écosse montre la voie à la Bretagne.
Budig Gourmaelon
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