La déclaration de Marine Le Pen sur le triptyque « commune, département, nation » révèle l’ancrage du Rassemblement National dans une vision jacobine de l’État. Ce modèle, conçu à l’époque révolutionnaire, est centré sur une centralisation rigide qui nie les peuples de l’Hexagone comme le peuple breton, au profit d’une uniformité destructrice.
Au Rassemblement national, nous structurons notre vision de la France autour du triptyque : commune, département, nation.
Il faut à tout prix renforcer ces trois strates pour pouvoir envisager l’avenir avec plus de sérénité. C’est, selon nous, le modèle le plus efficace. pic.twitter.com/0qarQaPE2z
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) November 21, 2024
Un héritage de domination
Le modèle jacobin, incarné par des figures comme Robespierre, visait à uniformiser le territoire français en éradiquant les particularismes culturels et linguistiques. Cela a conduit à une répression systématique des langues et cultures natives, comme le breton. Dans une Europe moderne où la décentralisation est synonyme de prospérité (voir l’Allemagne ou l’Espagne), le triptyque proposé par Le Pen est anachronique et traduit une nostalgie mêlée d’impuissance face au déclin de l’État français.
Un durcissement idéologique sur fond de déclin
Incapable de se moderniser face à ses concurrents internationaux, le RN cède à l’illusion de « l’ennemi intérieur » qui caractérise le jacobinisme depuis ses débuts et désigne les « régions » – comprendre les périphéries de Paris – comme une menace. C’est donc au renforcement de l’hyper centralisation des structures bureaucratiques parisiennes, pourtant aujourd’hui aussi omnipotentes que paralysées, qu’aspire le Rassemblement National.
La marginalisation des Bretons
En voulant renforcer les départements, le RN prolonge la division artificielle de la Bretagne depuis 1789, division aggravée par la séparation de la Loire-Atlantique du reste de la nation bretonne. Cette structure, trop petite pour peser, affaiblit le tissu culturel et économique breton au profit d’une administration sans racines historiques. Les départements sont une invention purement administrative, dépourvue de légitimité culturelle. Pour la Bretagne, leur suppression est une nécessité pour restaurer son unité historique.
L’autonomie immédiate, seule solution
L’avenir passe par un modèle où la Bretagne disposerait dans un premier temps d’une autonomie réelle, qu’il s’agisse de l’éducation, de la culture ou du développement économique. C’est d’ailleurs ce que plébiscitent les Bretons dans leur écrasante majorité. Plutôt que d’imposer une vision uniforme, la Bretagne doit incarner un modèle d’autogestion qui respecte son identité.
Le projet du RN n’est qu’un prolongement des politiques centralisatrices qui ont écrasé les identités et les peuples soumis à l’État français. Il ne répond pas aux défis contemporains et perpétue la destruction culturelle de la Bretagne. L’avenir réside dans une affirmation radicale et souveraine de la Bretagne, un pays gouverné par les Bretons, pour les Bretons.
Ewen Broc’han
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