L’ambassadeur de France discute de la partition de la Belgique avec le chef du parlement néerlandais

Depuis des siècles, la Bretagne observe avec méfiance les ambitions centralisatrices de l’État français, dont l’appétit territorial n’a cessé de menacer les peuples d’Europe. Aujourd’hui, un nouvel épisode illustre cette vieille dynamique impérialiste, tout en révélant les fragilités d’un autre État artificiel : la Belgique. Lors d’un dîner avec l’ambassadeur de France, le président de la Chambre des représentants néerlandaise, Martin Bosma, a discuté de la partition de la Belgique, avec la Flandre rattachée aux Pays-Bas et la Wallonie cédée à la France.

Petra de Koning, dans sa chronique pour le NRC, rapporte que cette suggestion, soutenue par des propos similaires de Geert Wilders, a stupéfié les députés présents, tout comme l’ambassadeur. Bosma, fidèle à ses convictions d’extrême droite, n’a pas démenti, se contentant d’évoquer des discussions sur des « choses qui pourraient éventuellement se produire » (BNNVARA, 2025).

Cette proposition met en lumière deux réalités que nous, Bretons, ne pouvons ignorer. D’abord, l’État belge, créé en 1830 comme un compromis géopolitique, est une construction fragile, déchirée entre une Flandre néerlandophone et une Wallonie francophone. Cette artificialité, imposée par les grandes puissances européennes, rappelle les frontières arbitraires qui ont souvent nié les aspirations des peuples, y compris celles des Bretons.

Du point de vue breton, la cause flamande résonne profondément. Les Flamands, comme les Bretons, luttent pour préserver leur langue, leur culture et leur indépendance face à un État étranger – qu’il soit belge ou, potentiellement, français. Le mouvement nationaliste flamand, incarné par des partis comme le Vlaams Belang, aspire à une souveraineté accrue, voire à une coopération renforcée avec les Pays-Bas, une perspective que les patriotes du Voorpost poussent jusqu’à l’idée d’un « Dietsland » unissant les terres néerlandophones. Cette vision reflète une vérité fondamentale : la Flandre, comme la Bretagne, refuse d’être diluée dans un cadre étatique qui nie son essence.

En tant que nationalistes bretons, nous soutenons la lutte flamande pour l’autodétermination, car elle fait écho à notre propre combat. Cela ne nous empêche pas de voir les velléités impérialistes de la France, qui, une fois encore, semble prête à exploiter les failles d’un État voisin pour étendre son emprise. La Belgique, avec ses divisions, n’est qu’un symptôme d’un mal plus large : la négation des peuples au profit d’États artificiels ou expansionnistes.

À n’en pas douter, si la Flandre trouve sa voie en tant que nation libre et souveraine, ce précédent en Europe continentale serait une chance pour la Bretagne qui, à son tour, pourrait utiliser ce précédent pour briser les chaînes de l’État français avec d’autant plus d’efficacité que les Bretons pourraient dénoncer l’hypocrisie française.

Budig Gourmaelon

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By La rédaction

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