Convergence de tous les partis pour l’autonomie de la Bretagne et le fédéralisme à la session du Conseil « régional de Bretagne »

La session plénière du conseil « régional » de Bretagne, tenue les 15 et 16 octobre 2025 à Roazhon (Rennes), a été un moment clé où élus de la majorité et de l’opposition ont débattu de la « décentralisation ». Bien que ces échanges restent encadrés par le système français, ils mettent en lumière un consensus croissant en faveur de l’autonomie bretonne et le fédéralisme plus largement, la réunification, ainsi que la préservation de notre culture et de notre histoire.

Par delà droite et gauche, les débats ont révélé des positions communes sur la réunification comme préalable à une autonomie réelle. Michaël Quernez, vice-président de la Région, a lancé : « Aujourd’hui les frontières administratives ne sont pas adaptées. Il appartient au peuple de Bretagne de dire ce qu’il souhaite. Il faut nous donner les moyens de faire une consultation référendaire » sur une « région » à cinq départements. Il ajoute : « Il faut un fédéralisme à la française pour répondre aux demandes des Françaises et des Français. Il faut que nous soyons entendus par le Premier ministre », et insiste sur l’autonomie fiscale : « Il faut laisser aux territoires choisir leur fiscalité adaptée à leurs compétences. Il n’y a pas de raisons que toutes les Régions bénéficient de la même fiscalité. »

Loïg Chesnais-Girard, président socialiste de la « Région », a complété en proposant une « convention citoyenne » de personnes tirées au sort pour impliquer la société bretonne, déclarant : « Nous proposons une République avec un fédéralisme à la française » et « Nous devons débattre avec l’ensemble des forces de Bretagne […] Toute la société doit être embarquée dans cette aventure. » Il critique le centralisme : « Le centralisme permet l’entre-soi » et « Le partage des pouvoirs, c’est plus de contrôle et de fait plus d’économie […] Il faut enlever la tutelle financière sur les collectivités », soulignant les besoins de pouvoirs accrus pour la Bretagne face aux défis européens. La majorité de gauche, représentée par ces figures, demande explicitement que la Bretagne soit « réunifiée » via un référendum sur une Bretagne à cinq départements avec la Loire-Atlantique, liant cela à un fédéralisme adapté.

Du côté des groupes alliés, Christian Guyonvarc’h (Breizh-a-gleiz) appelle à des « états généraux de la décentralisation » : « La France de 2025 n’est plus celle de 1958. Son futur, ce sera une concentration des pouvoirs ou le fédéralisme, l’intolérance ou la culture du dialogue. » Aziliz Gouez (Breizh-a-gleiz) pousse plus loin : « Aller chercher avec les dents l’autonomie fiscale. Être clair sur les domaines que nous voulons : à la Région une compétence claire pour la santé, les mobilités, les logements, les langues […] Le chemin du fédéralisme n’a de sens que dans une Bretagne décentralisée. L’autonomie et la réunification n’ont de sens que dans un projet fédérateur. »

Guillaume Robic (Bretagne sociale démocrate, écologiste et régionaliste) et Raymond Le Brazidec (Bretagne centre gauche) ancrent le débat dans l’histoire : « La régionalisation fait partie de l’ADN des Bretons. Il faut porter ce combat avec détermination. »

Daniel Cueff (groupe Bretagne ma vie) alerte : « Nous risquons le centralisme autoritaire et il faut aller vers la gestion différenciée […] C’est la liberté qui nous anime. »

Même l’opposition reconnaît ces enjeux. Isabelle Le Callennec (Hissons haut la Bretagne) note : « Si nous avions plus de liberté, nous pourrions enseigner l’histoire de la Bretagne dès le primaire. »

Virginie d’Orsanne (Rassemblement national) admet : « Une Bretagne sans Nantes, c’est une Bretagne affaiblie. »

Ces interventions, transcendant les clivages partisans, dessinent un projet cohérent : une Bretagne réunifiée par référendum, autonome, revendiquant son identité et portant un fédéralisme libérateur au niveau de l’Hexagone. Elles dénoncent un centralisme hexagonal qui nourrit l’entre-soi parisien et affaiblit le peuple breton. Certes, les paroles ne sont pas des actes, mais le consensus autonomiste est un fait nouveau à l’échelle des partis représentés au sein de l’hémicycle breton et traduit une profonde rupture dans l’état d’esprit breton. La paralysie de l’État français alimente l’impatience bretonne, sa grande fragilité financière pousse les Bretons à reconsidérer leur rapport à une tutelle française qui est de plus en plus contraignante.

Il faudra pourtant un choc sévère pour que la Bretagne franchisse le pas au plan politique, d’où l’importance pour les nationalistes bretons de mener leur travail d’éveil et de se positionner en vue des élections futures.

Budig Gourmaelon

 

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By La rédaction

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