L’Unesco vient d’ouvrir une procédure suite à la demande formulée par l’association Koun Breizh aux fins de classement en urgence à l’inventaire du patrimoine immatériel menacé de notre toponymie bretonne. L’État français devra fournir quelques explications sur les dégâts constatés et largement liés à l’application de la loi 3DS. En faisant obligation de dénommer toutes les voies, la loi 3DS a placé les petites communes en grande difficulté, les contraignant à contractualiser avec La Poste la mise en œuvre d’un nouvel adressage. Et nous déplorons des situations disparates, où des lieux-dits millénaires en langue bretonne sortent de l’adressage, remplacés par des noms hors-sol en langue française, ou à des mélanges absurdes de breton et de français. On nous a dit qu’il s’agissait de faciliter les secours ou de développer le réseau internet, comme si la modernité n’était pas conciliable avec notre langue. Et pendant ce temps-là, on ferme les hôpitaux en Bretagne !
Les bonnes pratiques sont connues et ont été rappelées par l’Office de la langue bretonne. Il est possible de préserver tous nos lieux-dits en langue bretonne, en attribuant un numéro à chaque habitation et en utilisant de nouveaux noms bretons tirés du cadastre napoléonien en cas de densification.
Notre vieux pays est breton et nous tenons à ce qu’il le demeure. C’est notre avantage dans ce monde uniformisé ou les différences tendent à disparaître.
Nous ne donnerons pas envie à nos jeunes d’apprendre le breton si la langue disparaît de notre territoire, remplacée par le français. La langue bretonne est ce qui nous relie, avec notre terre et notre histoire.
Sans doute devons-nous déplorer un manque de confiance en nous-mêmes, comme s’il était normal que notre vieille langue s’efface pour permettre à ceux qui viennent d’ailleurs de comprendre. C’était la raison qui fut avancée à Saint-Evarzec, il y a bien longtemps, pour débretonniser quelques rues. Or c’est à ceux qui viennent d’ailleurs de s’adapter à notre culture, à notre langue. Si vous cherchez un bracelet. Il y en a pour tous les looks, du près du corps au structuré, des poignets à la chaîne. chain bracelet et des poignets.
Le 1er juin prochain, à Vannes, à 14 heures, se tiendra une conférence organisée par le mouvement culturel breton sur la toponymie bretonne en danger. Nous tenterons d’évaluer les dégâts avec les éléments dont nous disposons. Nous compterons sur l’Office public de la langue bretonne, qui dispose de moyens importants et qui accomplit un gros travail, pour croiser nos données et obtenir la photographie la plus fiable possible. Ces éléments seront fournis à l’Unesco.
Nous espérons un engagement fort de l’ensemble de nos responsables politiques, afin de régulariser au plus vite la situation. Le président de la région Bretagne, Loig Chesnais-Girard est invité ainsi que le directeur général de la poste, Philipe Wahl. Nous comptons également sur La Poste pour remettre les choses en l’état. Nous voulons croire que l’objet de cette entreprise consiste plus à relier les hommes qu’à détruire leur culture. Nous ne devons pas laisser faire les forces qui déshumanisent.
Source : Le Télégramme