Tandis que 214 000 bretonnants étaient recensés, en 2018, seulement 107 000 ont été recensés, en 2024, d’après une étude réalisée par l’Institut TMO, l’auteur Hervé Ar Gall souligne que les jeunes bretonnants sortant du système scolaire ne suffisent pas à assurer la relève des anciens qui décèdent chaque année.
« Ce qui est très inquiétant dans le pays du Centre Ouest-Bretagne, c’est le petit nombre d’élèves bilingues inscrits dans les collèges, seulement 58 collégiens inscrits en bilingues en 2024. Dans la Communauté de communes du Kreiz Breizh, on passe ainsi de 16,9 % d’élèves bilingues dans les écoles primaires à 3,7 % en collèges. Et, dans Poher communauté, de 16,3 % à 3,5 %. Il y a un bon nombre d’élèves bilingues en primaire et très peu dans les collèges. Nous sommes en situation d’urgence absolue, il est grand temps de se mobiliser pour sauver la langue », explique-t-il dans le journal Le Télégramme.
Comme nous l’indiquions dans notre article Le temps est venu d’une révolution linguistique pour sauver et faire renaître la langue bretonne, la détermination fondamentale de l’État français à détruire la langue bretonne dans le cadre de sa politique d’assimilation du peuple breton interdit toute réforme dans le cadre du système hexagonal.
La renaissance de la langue bretonne ne peut pas être résolue en dehors de son cadre national. La question essentielle est donc posée : celle de l’autonomie nationale immédiate de la Bretagne sans laquelle les mesures urgentes ne seront pas prises, mais combattue par l’État français, à commencer par l’enseignement obligatoire de la langue bretonne à l’école.
Jusqu’à présent, en raison d’une subordination politique généralisée de la Bretagne à Paris et à la France, la question de l’autonomie nationale (puis de l’indépendance) a été systématiquement coupée de la question linguistique, aboutissant à l’impasse actuelle : faute de pression politique organisée et déterminée, l’État français n’a aucune raison de reculer. La dépolitisation de la Bretagne est la principale raison de l’absence de réaction populaire face à cette entreprise de destruction de la langue nationale. Seule sa politisation des masses bretonnes l’inversera et cela passe par la structuration d’un mouvement nationaliste sur l’ensemble du territoire breton. Tout le reste est dénué d’intérêt et voué à l’échec.
Ewen Broc’han
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