La langue bretonne est plus que jamais menacée par l’État français. Les écoles Diwan lancent un appel à une grande mobilisation le samedi 17 mai 2025 à 14h à Rennes pour dénoncer la réduction drastique des contrats aidés qui asphyxie leur réseau d’enseignement immersif.
Diwan : un cri d’alarme face à l’État jacobin
Selon une dépêche de l’Agence Bretagne Presse (15/04/2025), Diwan alerte sur une « réduction drastique des contrats aidés » qui met en péril le fonctionnement de ses écoles, reposant largement sur ces dispositifs pour maintenir ses postes. Dans son communiqué du 14 avril, le réseau évoque une crise comparable à celle de 2017, qui avait mobilisé des milliers de Bretons et abouti à des avancées comme la loi Molac de 2021. Mais ces progrès restent une façade : environ 250 000 € de forfait scolaire manquent chaque année, certaines communes refusant de payer, tandis que l’inflation aggrave la précarité du système.
Ces difficultés ne sont pas des accidents. Elles s’inscrivent dans une stratégie délibérée de l’État français, qui, sous prétexte d’austérité, cherche à démanteler les structures éducatives bretonnes. Avec 4 246 élèves scolarisés dans les écoles Diwan en 2023-2024, le réseau incarne une résistance héroïque mais fragile face à un jacobinisme implacable.
L’illusion des « avancées » cosmétiques
Le PNB martèle que les avancées nécessaires, mais de détail, comme la loi Molac ou la convention État-Région de 2022, sont gravement insuffisantes. Sans reconnaissance officielle de la langue bretonne ni obligation de son enseignement dans toute la Bretagne, ces mesures restent des concessions, destinées à désamorcer la colère sans changer le fond. La langue bretonne, classée en danger par l’UNESCO avec 107 000 locuteurs en 2024 contre 214 000 en 2018, ne peut être sauvée par des subventions aléatoires ou des gestes symboliques.
Le constat est accablant : le lycée Diwan de Carhaix vacille, des lieux culturels comme Amzer Nevez ferment, et des structures emblématiques comme Sonerion ou Dastum survivent à peine face à la baisse des aides publiques, notamment en Loire Atlantique, territoire breton amputé. La convention État-Région pour le breton est bafouée, et l’Éducation « nationale » sabote ses engagements. Ces signaux traduisent une volonté de destruction structurelle de la part de l’État français : la Bretagne n’est qu’une « région » à uniformiser, et sa langue, un folklore toléré tant qu’il ne menace pas l’hégémonie française.
Politiser : l’autonomie comme seule issue
Face à cette offensive, Diwan appelle la société civile et les élus à se mobiliser. Mais il faut aller plus loin : la langue bretonne ne doit plus être cantonnée à une question culturelle, gérée par des associations ou des compromis avec Paris. Elle est un enjeu politique, au cœur de la lutte pour l’émancipation bretonne. La solution ? Une Bretagne souveraine, dotée immédiatement d’une autonomie pleine et entière, capable d’imposer le breton comme langue officielle et de financer ses écoles sans dépendre des subventions parisiennes.
Le 17 mai à Rennes, la manifestation doit dépasser le cadre d’une simple protestation. Elle doit devenir un acte de défi, où les Bretons, guidés par une vision nationaliste, affirment leur droit à exister comme peuple. La langue bretonne est aussi un champ de bataille. Le 17 mai, chaque pas dans les rues de Rennes doit résonner comme un refus de l’assimilation.
Budig Gourmaelon
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