Emsav : 7 mai 1913, naissance de Herry Caouissin, figure emblématique du combat breton

EMSAV – Herry Caouissin (7 mai 1913, Pleyber-Christ – 12 février 2003, Hennebont), figure emblématique du combat breton, fut un fervent défenseur de l’âme et de l’identité de la Bretagne, dont il porta haut les couleurs à travers son œuvre d’écrivain, éditeur, illustrateur et cinéaste. Animé par une foi ardente en Dieu et en sa patrie bretonne, il consacra sa vie à la préservation et à la glorification de la culture, de la langue et de l’histoire de son peuple, défiant avec courage les forces d’assimilation et d’uniformisation venues de France.

Né dans le Léon, terre de fierté et de tradition, Herry Caouissin s’engage dès 1930 dans le journalisme à Paris, collaborant à des publications catholiques comme Cœurs Vaillants, Pierrot ou Lisette. Mais c’est en 1932, en devenant secrétaire de l’abbé Yann-Vari Perrot, prêtre et héros du mouvement breton, qu’il embrasse pleinement la cause de la Bretagne. Proche un temps du Parti national breton, il s’en éloigne, préférant une voie plus spirituelle et culturelle, fidèle à la devise Doue ha Breiz (Dieu et Bretagne).

En 1934, il devient secrétaire général du Bleun-Brug, mouvement de jeunesse catholique exaltant la culture bretonne, et prend la tête de la revue Feiz ha Breiz. Visionnaire, il lance la même année Feiz ha Breiz ar Vugale, première revue illustrée pour enfants en breton, et y publie la première bande dessinée en langue bretonne, un acte pionnier pour la sauvegarde de la langue. En 1939, il acquiert une imprimerie à Landerneau et fonde, avec son frère Ronan, les éditions Brittia, bastion de la littérature nationaliste bretonne. En novembre 1940, il crée O lo lê, journal illustré pour la jeunesse bretonne, qui, malgré les tempêtes de l’époque, connaît un succès retentissant, tirant jusqu’à 20 000 exemplaires pour ses numéros spéciaux. Ce journal, porté par des illustrateurs de renom comme Étienne Le Rallic, exalte l’histoire glorieuse de la Bretagne et ses valeurs chrétiennes.

En 1943, Herry Caouissin fonde l’Urz Goanag Breiz, mouvement de jeunesse inspiré du scoutisme, pour forger l’esprit des jeunes Bretons dans l’amour de leur terre et de leurs racines. Après la guerre, malgré les persécutions et une incarcération suivie d’un non-lieu, il poursuit son œuvre avec une détermination inflexible. En 1950, il conseille Jean Delannoy pour le film Dieu a besoin des hommes, inspiré d’Henri Queffélec, et cofonde avec Ronan Brittia Films, première société cinématographique bretonne, produisant des œuvres comme Le Mystère du Folgoët ou Le Meilleur de ma jeunesse. Dans les années 1950 et 1960, il anime les scouts bretons Bleimor, formant une nouvelle génération de patriotes.

 

Auteur prolifique, il signe des ouvrages majeurs comme Breizh, visions d’Histoire (1969), Histoire de notre Bretagne (1997) ou Le Glaive de lumière (1993), où la fiction rejoint la grandeur de la réalité bretonne. En 1970, il relance L’Appel d’O lo lê, revue pour enfants, et contribue à la revue littéraire Al Liamm. En 1993, sa vie dévouée à la Bretagne est couronnée par l’Ordre de l’Hermine, distinction suprême des défenseurs de la culture bretonne.

Herry Caouissin, époux de Janig Corlay, reste un phare pour les Bretons. Jusqu’à son dernier souffle, il incarna l’idéal d’une Bretagne libre, fière et fidèle à son héritage, un modèle pour tous ceux qui refusent de plier devant l’oubli et la soumission.

Olier Kerdrel

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By La rédaction

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