Irlande : la gauche radicale britannique propose de changer le drapeau national afin de rendre le pays compatible avec l’immigration de masse

Dans un article d’opinion publié le 26 septembre 2025 sur The Journal.ie, intitulé « Opinion: The Irish flag carries so much baggage – a united Ireland should have a new one », Emma DeSouza, une Anglaise d’Irlande du Nord mariée à un ressortissant américain, propose de remplacer le tricolore irlandais par un nouveau drapeau dans l’éventualité d’une Irlande réunifiée. Cette proposition, qui se présente comme un plaidoyer cosmopolite pour une Irlande post-irlandaise trahit l’utilisation de la rhétorique cosmopolite par les intérêts britanniques contre une nation qui s’est forgée dans la lutte pour son indépendance.

DeSouza soutient que le tricolore, adopté en 1922 comme symbole de paix entre les traditions catholique (vert) et protestante (orange), avec le blanc comme trait d’union, est aujourd’hui alourdi par un nouveau « bagage » historique et politique. Selon cette militante anglaise, le drapeau irlandais évoque non seulement la partition de l’île entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, mais aussi les violences des Troubles, notamment associées à l’IRA, qui en aurait fait un étendard de division. Elle pointe également du doigt son appropriation récente par des groupes nationalistes dans des zones comme Coolock ou Finglas, où il aurait été brandi dans des manifestations anti-immigration, transformant un symbole d’unité en « outil d’exclusion ».

Pour appuyer l’idée d’un changement de drapeau national, DeSouza cite des précédents internationaux : la Nouvelle-Zélande, qui a envisagé un nouveau drapeau via un processus participatif en deux référendums, et l’Afrique du Sud post-apartheid, ou encore la Syrie et le Myanmar, qui ont renouvelé leurs symboles pour marquer une rupture avec le passé. Elle propose qu’une Irlande réunifiée adopte un drapeau ancré dans des motifs issus du folklore national – la harpe, les quatre provinces, le trèfle, le bleu présidentiel ou un vert historique, inspiré du drapeau à harpe verte de 1642, bien antérieur au tricolore. Un référendum post-réunification, selon elle, permettrait de créer un symbole inclusif pour une « Irlande du futur ».

L’appel de DeSouza remet en cause un emblème révolutionnaire qui incarne l’âme de l’indépendance irlandaise. En le réduisant à un « bagage » associé à la violence révolutionnaire ou à l’opposition à l’immigration massive, elle minimise sa portée comme symbole de la lutte sanglante contre l’oppression coloniale britannique. Cette posture, émanant d’une autrice qui, en tant qu’Anglaise d’Irlande du Nord, n’incarne pas l’expérience historique du peuple irlandais, constitue une tentative de délégitimer l’engagement nationaliste, si centrale à la République d’Irlande, au profit d’une vision révisionniste, post-nationale, où les acquis symboliques de la révolution de 1916 sont sciemment attaqués sous un appel fumeux à l’irénisme antiraciste.

L’argumentation de DeSouza, qui met en avant des exemples comme l’Afrique du Sud ou la Nouvelle-Zélande, omet un point crucial : en Irlande, le tricolore n’est pas le vestige d’une oppression, mais le fruit d’une victoire nationale sur la route vers l’émancipation du peuple irlandais. Le comparer à des drapeaux ou à des contextes coloniaux revient à ignorer son rôle comme étendard de la souveraineté révolutionnaire. Le tricolore, officialisé lors de la naissance de l’État libre, porte en lui l’histoire d’un peuple qui a résisté, rêvé et construit sa liberté nationale. En le reléguant au rang de relique gênante, DeSouza prêche pour la dénationalisation de l’Irlande et l’effacement des marqueurs d’une nation fière de son passé. Cette vision s’oppose à l’esprit irlandais qui a fait du tricolore un symbole de résistance et d’espoir.

Plutôt que de remplacer le tricolore pour permettre à l’impérialisme britannique de poursuivre la colonisation grâce à l’immigration massive, il serait plus pertinent de le réaffirmer comme un étendard d’unité nationale au moment où les forces de dissolution anti-nationales cherchent à effacer la victoire irlandaise de 1916, ceci dans le but de faire de l’Irlande une excroissance du marché occidental, déracinée et subordonnée aux intérêts de la bourgeoisie cosmopolite irlandaise et non-irlandaise.

Budig Gourmaelon

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By La rédaction

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